Louis  PERGAUD ...

 

 
 

 à 
NANS SOUS SAINTE ANNE

 L'ENFANCE

Le 22  janvier 1882,  Louis, Emile, Vincent   respire pour la première fois l'air de la Comté dans le petit village de BELMONT . Son père a 30 ans, sa mère 32.
L'année suivante le 18 octobre 1883, un autre fils, Lucien Amédée, complète le foyer PERGAUD. Deux enfants solides, une mère pleine d'affection, un père instituteur  qui les ouvre à la vie, leur donne le goût de la nature : la famille savoure son bonheur. Louis fera ses premiers pas dans ce petit village.. A l'affection des parents s'ajoute celle des grands-parents tout proches et tout autour d'eux, il y a   les vergers, les prés, la forêt, les bêtes familières, le village au travail .
Il en sera ainsi jusqu'en 1888. Louis aura 6 ans et Lucien 5.
C'est alors qu'il faudra quitter Belmont, s'éloigner du nid bien chaud de la première enfance et gagner Nans-sous-Sainte-Anne où Elie Pergaud reçoit l'ordre de se rendre.
A l'époque, la République est encore contestée , l'école publique mal acceptée, l'instituteur suspect d'un "délit d'opinion" est à la merci d'une intrigue locale, d'une simple décision administrative.

Certes, Nans-sous-Sainte-Anne est une localité accueillante dans un climat meilleur que celui du plateau ,

 Photo publiée avec l'autorisation de Martine animatrice de l'association "Cherpas" http://cherspas.free.fr/souvenirwe0500_4.htm

 

mais les attaches ancestrales sont ailleurs et Elie Pergaud regrettera aussi les terrains de chasse qui lui sont familiers. 

 

 Nans-sous-sainte-Anne est dans un beau cirque rocheux où tombent de tous côtés, les eaux des plateaux qui l'entourent : le Lison, le bief Sarrasin, le bief du Verneau sont les frères du Dessoubre, de la Rêverotte, du Cusancin, de l'Audeux, issus des mêmes terres calcaires.  

 

 

http://cherspas.free.fr/souvenirwe0500_4.htm

 Transplanté à la limite du bas pays, l'homme des plateaux n'a qu'à lever les yeux ou grimper dans les sentiers qui vont vers les corniches rocheuses pour se retrouver chez lui. L'instituteur, le républicain, trouve à Nans-sous-Sainte-Anne une maison accueillante où l'on se plaît à échanger des idées et où l'on réchauffe ses convictions : Il s'agit de la Taillanderie Philibert où venaient aussi se réconforter les instituteurs de Levier dont la vie n'était pas toujours facile.

 photo issue d'un dossier d'élèves de 4° du Collège Gérôme

http://artic.ac-besancon.fr/college_Gerome/Sorties/Taillanderie/vue_generale.htm

Dans le même temps, le jeune écolier Louis Pergaud dans la classe de son père faisait la connaissance du fils de la receveuse des postes du village, Eugène Chatot.

C'est l'origine d'une amitié dont on n'a pas fini de mesurer l'importance. 

La classe terminée, les gosses de Nans-sous-sainte-Anne comme beaucoup de leurs congénères rendus à la liberté s'égaillent dans la campagne et cherchent l'occasion d'exercer leurs forces naissantes.

Ils organisent - selon l' humeur- les farces ou les malices qui les réjouiront ou les combats qui feront la preuve de leur vaillance : Il y en a pour l'esprit et pour le corps!

On se doute que Louis Pergaud, malgré son jeune âge ne s'y montre pas le moins ardent. Dans un combat contre "les Montmahoux" , il est pris , déculotté et fessé. Souvenir cuisant qui n'était certainement pas oublié lorsqu'il écrivait " La Guerre des Boutons ". Des noms d'alors restés dans la mémoire, ressurgissent eux aussi le moment venu : celui de Marie Tintin qui serait emprunté à Marie Jacquet dont le père était surnommé "Tintin la Mouillotte" . C'est à Léon Frachebois, dit "Gambette" , mort très jeune, que Pergaud devrait le surnom donné à l'un de ses héros, bien qu'un autre "Gambette" ait existé Sur la Côte, à Landresse.

 

 " La source du Lison qui débite 600 litres à la seconde en basses eaux attire de nombreux visiteurs à Nans-sous-Sainte-Anne. Elle débouche au fond d'un grandiose cirque rocheux. Elle est une superbe résurgence sortant d'une grotte formée de deux branches : celle de gauche qui vient directement du Creux-Billard est immédiatement siphonnée.

 Photo publiée avec l'autorisation de Mr LEBOEUF ( Chalet Souvenirs de la Source du LIZON )

En amont, le Creux-Billard forme regard sur le cours d'eau souterrain, c'est un ancien gouffre qui a été démantelé par l'érosion, de telle sorte que l'on accède directement au fond par une large échancrure qui débouche à gauche et au-dessus de la source; on se trouve alors au fond d'un immense cylindre creusé verticalement dans le calcaire, et dont les parois mesurent environ 120 mètres de hauteur. A droite on descend sur de gros blocs éboulés, jusque sur le bord d'un bassin, presque circulaire, dans lequel l'eau mesure une profondeur de 21 mètres. En temps de grandes eaux, on voit tourbillonner le surface de cette nappe, qui est un regard sur le Lison souterrain ...

En 1889, une jeune fille étant tombée accidentellement dans ce bassin , fut entraînée par le tourbillon et son cadavre ne fut retrouvé que plusieurs semaines après à la résurgence ; une croix a été plantée sur un des gros blocs rocheux qui dominent la vasque pour commémorer ce tragique accident.

On a effectué dans les eaux du Creux-Billard des expériences de coloration à la fluorescine : la matière colorante ressort au bout de 2 ou 3 heures à la source qui n'est pourtant distante que de quelques mètres ... "

E. Fournier (Grottes et rivières souterraines - Besançon, 1923 )

 Mais quel rapport cette page de l'éminent géologue de Besançon a-t-elle avec Pergaud ?

Eh bien, c'est la fille du philosophe Lacheleier, Inspecteur général de l'enseignement, qui fut la victime de l'accident et c'est Elie Pergaud qui, alerté, a mis en oeuvre des secoutrs qui laissaient espérer que le corps pourrait être retrouvé rapidement. Il n'en fut rien comme le rappelle M. Fournier. La croix commémorative mentionnée par le professeur a été forgée par les amis Philibert.

L'inspecteur général a témoigné sa reconnaissance à Elie Pergaud en intervenant pour le faire rentrer dans sa région d'origine. Un poste d'instituteur s'étant trouvé libre à Guyans-Vennes, Elie Pergaud s'y est installé en 1890. Voilà les Pergaud tout près d'Orchamps-Vennes. Les voilà quittant le site grandiose et tragique de la source du Lison pour un autre site grandiose et tragique, celui tout proche de la Roche du Prêtre et de Consolation !

 

  Dossier élaboré à partir de la "Biographie de Louis Pergaud"

écrite par Jules CARREZ, secrétaire de la" Société des Amis de Pergaud ",

dans le Catalogue* réalisé à l'occasion de l'Exposition Louis PERGAUD à

Montbéliard en Octobre-Novembre 1970.

 * Origine des photos en noir et blanc de Louis Pergaud , du village de Nans-Sous-Sainte-Anne et de son école ...

Merci à Gilbert CARREZ, fils de Jules, et actuel maire de Nans-sous-Sainte-Anne, pour sa contribution précieuse à cette réalisation ...

Mise en page " ANIM' A NANS"

Juillet 2002

 Pour de plus amples renseignements sur la vie de Louis Pergaud consultez le site :

http://pergaudlouis.multimania.com

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5, rue Rolat
25330 Nans sous Sainte Anne